| Lettre à mes lecteurs…. Il m’arrive depuis ces 
		dernières années de nombreux courriers, par la poste, dans ma boîte 
		mail, ou encore via messenger, tous fort sympathiques au demeurant 
		(grand merci !), concernant ma longue expérience (mai oui…l’âge est là, 
		et nous ne sommes plus si nombreux à pouvoir vous parler de l’époque 
		pionnière des arts martiaux en Europe), mais auxquels j’ai choisi de ne 
		pas répondre. Et voilà pourquoi.Il me semble que 
		j’ai largement expliqué les raisons d’une position désormais de retrait 
		volontaire sur la « scène » (!) martiale actuelle (ou ce qui prétend se 
		définir comme telle), à l’occasion de la parution de mon ouvrage « 
		Fondamentalement martial : matières à réflexion sur les arts martiaux » 
		(j’avais annoncé ici même, en mai 2017, la raison de ce « clap de fin 
		»). Il se trouve en effet que si j’ai la chance de pouvoir vivre encore 
		ma passion pour les arts martiaux, en particulier pour le Karatedo, 
		après déjà un peu plus de 60 ans de pratique, c’est bien parce que j’ai 
		depuis longtemps fait le choix de ce repli par rapport à une véritable 
		déferlante de pratiques simplement sportives et/ou ludiques, une 
		orientation envahissante qui a fait abandonner quantité de pratiquants 
		qui voulaient y découvrir bien autre chose. C’était donc pour moi la 
		condition de la poursuite passionnée et sereine, loin du « courant 
		dominant », et je m’en félicite aujourd’hui chaque jour un peu plus. Il 
		n’est donc pas question que je consacre le temps qui peut me rester à 
		des interviews ou correspondances à propos de questions et sujets sur 
		lesquels je me suis déjà si souvent et si largement exprimé. Il suffit 
		de me lire dans tant d’ouvrages qui contiennent tant de réponses à tant 
		de questions que l’on voudrait encore me poser, que ce soit dans les 
		domaines historique, technique ou philosophique. Il y a aussi sur mon 
		site 
		
		www.tengu.fr 
		quantité d’articles de fond sur les arts martiaux ainsi que mes « 
		Mémoires : il faut que je vous raconte 1957-2007 » (165 pages 
		téléchargeables), et où vous pourrez largement comprendre les tenants et 
		aboutissants de mon parcours. Alors, que pourrais-je encore ajouter de 
		plus ? Je pense que je peux (et même dois) avoir recul et distance par 
		rapport à toutes ces bruyantes et vaines agitations « martiales » 
		actuelles.
 Ceci encore une fois 
		souligné, j’accueillerais toutefois, toujours encore et avec grand 
		plaisir, ceux et celles qui décideraient de passer un week-end en 
		Alsace, pour partager avec moi cette passion qui m’anime sur les tatamis 
		lors de mes traditionnels stages de printemps (mai) et d’hiver 
		(novembre) à Strasbourg (dates sur 
		
		www.tengu.fr), 
		des stages à l’ancienne, en immersion martiale sur deux jours, et 
		ouverts à tous.
 Tout ce qui se situe désormais hors d’une 
		pratique discrète et « non polluée » par tant de médiatisation 
		destructive ne m’intéresse pas et, définitivement, plus. Car, comme on 
		dit, « le reste est littérature » ; or là, il me semble que j’ai donné 
		et partagé, en 50 ans de publications… ! Je prie donc tous mes 
		correspondants de me pardonner mon silence : ce n’est pas de 
		l’impolitesse, mais du bon sens. Et aussi, quelque part, un réflexe de 
		survie en un temps où chaque moment devient précieux et se doit d’être 
		vécu intensément, utilement… Dans la réflexion et la pratique, avant 
		tout le reste ! Merci à mes lecteurs pour leur attention, et leur 
		compréhension. Je les incite à quelques relectures, et leur souhaite 
		bonne suite sur la route. Qu’ils gardent, à vie, ce « plaisir de jouer 
		sur la voie » (Do-raku). Il n’y a que cela qui compte vraiment.
 R.Habersetzer |